Une semaine d’Alsace gourmande en Norvège

Voilà plus de trois mois que j’ai quitté les somptueux paysage de Norvège pour retrouver mon Alsace adorée, et pas un jour ne passe sans que je pense à partager avec vous cette incroyable aventure. Seulement, – je ne rentrerai pas dans les détails aujourd’hui -, la dépression qui rôdait aux alentours et me pendait au nez depuis des mois a contrarié mes projets. J’avais espéré déjouer cette ennemie sournoise en changeant d’air et en me plongeant corps et âme dans un projet passionnant. Mais, elle m’attendait sagement tapie dans l’ombre et prête à fondre sur moi dès mon retour. Il m’a fallu vivre ce burn-out pour accepter enfin la trêve que réclamaient mon corps et mon esprit depuis des mois.

Je me suis donc éloignée des écrans, j’ai mis en sourdine les nombreuses sollicitations, pris du recul. Aujourd’hui, je commence à reprendre peu à peu mes forces et mes activités. Et quel meilleur moyen de me reconnecter à vous que de partager enfin ce récit de mon voyage au pays des fjords !

Au cas où vous auriez manqué un épisode, je vous fais brièvement le récap. J’ai eu l’immense privilège de vivre ce voyage en qualité d’ambassadrice officielle de l’Alsace à l’occasion de l’Alsacefanday ou, devrais-je plutôt dire de l’Alsace fan week ou fan days. Waouw dit comme ça cela paraît complètement dingue ! Quelle fierté et quel honneur de pouvoir faire rayonner ma région bien-aimée à l’international !

Mais bon, ne vous inquiétez pas pour mon tour de cheville ! Je reconnais que ma contribution, même si des plus enthousiastes et sincères, est très modeste en comparaison de celle du porteur de cet incroyable projet, Lionel Diss. Cet Alsacien pur souche originaire d’Haguenau vit en Norvège depuis plus de 24 ans avec son épouse Myriam et leurs deux enfants, mais est resté profondément attaché à sa terre natale. Président de l’association des Alsaciens et amis de l’Alsace en Norvège et fondateur de l’agence Mitt lille Frankrike, il s’est donné pour mission de faire découvrir l’Alsace aux Norvégiens. Et quand il n’emmène pas des groupes de Vikings au pays de la cigogne et du bretzel, il fait venir l’Alsace en Norvège chaque année à l’occasion de l’Alsace Fan Day depuis 2018.

Cette année, avec la complicité de la chaîne Hôtelière Classic Norway Hotels et l’Association des Alsaciens et amis de l’Alsace en Norvège, Lionel a organisé toute une semaine de célébrations pour faire briller l’Alsace un peu partout au pays des Fjords. Outre les nombreux menus alsaciens proposés par les chefs des hôtels Classic Norcay Hotels entre le 24 et le 30 juin, il a concocté un riche programme autour de ma venue et de celle d’Albert Seltz, talentueux vigneron de Mittelbergheim. Évidemment, la semaine a été, comme vous vous en doutez, extrêmement gourmande. Mais pas que. Elle a aussi été faste en découvertes et en rencontres. Je vais essayer de vous en donner un aperçu des plus exhaustifs en vous relatant cette fabuleuse aventure jour après jour.

Nous sommes dimanche. Et c’est le grand départ après une semaine de boulot très chargée. La veille, j’ai encore passé ma journée devant l’ordi pour ficeler les derniers détails avant le voyage et notamment corriger la maquette de mon dernier livre numérique traduit en Norvégien. Je me suis en effet mis en tête de ne pas débarquer les mains vides. Mon idée : offrir aux Norvégiens la possibilité de télécharger gratuitement mon dernier livre numérique afin de leur faire découvrir la gastronomie alsacienne.

Dit comme ça, cela a l’air assez simple. Mais cette traduction a nécessité un travail colossal tant du côté de mon équipe (Merci à mes stagiaires Yuna et Fanny) que de celui des Norvégiens. Lionel y a passé un nombre d’heures incalculable avec l’aide précieuse de son amie Ingelin, traductrice de l’Assemblée Nationale en Norvège. Je doute qu’il ne m’ait pas maudite à un moment ou à un autre. Mais quels que soient les noms d’oiseaux que j’ai pu lui inspirer, Lionel est pardonné d’office ! Merci encore à lui et à Ingelin pour leur contribution essentielle à ce projet.

Le vol est à 20h à l’aéroport de Bâle-Mulhouse. J’ai donc toute la journée pour préparer ma valise, tâche qui génère chez moi une véritable hantise. Quel casse-tête chinois ! Après m’être trituré les méninges et échauffé les neurones au point de risquer l’explosion cérébrale, je finis par embarquer la quasi-intégralité de ma garde-robe et des placards de la salle de bain tout en ayant passé chaque tiroir au peigne fin… Pour me rendre compte, une fois sur place, que je n’ai même pas l’utilité du dixième du contenu de ma valise. Bref, toutes ces tergiversations m’épuisent et prennent un temps fou… Mais j’ai quand même le temps de caler une petite interview téléphonique avec France Bleu Alsace entre deux paires de chaussettes glissées dans la valise.

Quelques caresses à Mia et Indiana avant de filer… et nous voilà sur la route vers l’aéroport avec Fred mon compagnon pour cette aventure. Je n’ai même pas encore eu le temps de flipper à l’idée de prendre l’avion. Ma pire phobie après les araignées ! Le vol se passe sans encombre. Même pas peur ! Avec un petit verre de bulles pour trinquer à l’aventure qui nous attend, comment ne pas être aux anges ?

A l’aéroport d’Oslo, Lionel notre hôte nous attend. Nous avons environ 45 minutes de route avant d’arriver chez lui à Raelingen. Nous faisons la connaissance de Myriam son adorable épouse qui nous accueille avec beaucoup de chaleur et d’enthousiasme. Nous papotons une bonne heure tous les 4. Il est 1 heure du matin passée quand nous regagnons notre chambre. Et il fait nour… Ou bien juit… Comprenez qu’il ne fait ni jour, ni nuit. Le soleil ne se couchera jamais complètement et nous ne connaîtrons pas une seconde de nuit noire de tout le séjour. L’expérimentation d’un cycle tout autre que celui auquel nous sommes habitués est un dépaysement en soi ! J’ai comme la sensation d’avoir atterri sur une autre planète.

Nous sommes le 24 juin, date officielle de l’Alsace Fan day, jour où l’Alsace est célébrée partout dans le monde. Le réveil est difficile. Mais peut-on réellement parler de réveil quand on ne s’est pas endormie ? Effet pernicieux du soleil qui refuse de s’effacer… Pas de nuit, pas de dodo. Pour moi qui peine déjà à trouver le sommeil en temps normal, l’équation est aussi simple et inaliénable !

Heureusement, l’excitation de (re)découvrir Oslo plus de 30 ans après mon seul et unique séjour en Norvège suffit à me fournir l’adrénaline nécessaire pour profiter pleinement de cette première journée. Lionel nous fait arpenter la ville avant la rencontre prévue à 16h chez Fransk Kulthurus, institut qui fait la promotion de la langue française. Les fondateurs, Magali et Gilles (qui soit dit en passant est originaire de Niederbronn) m’y attendent pour enregistrer un podcast et échanger ensuite avec les francophiles curieux d’en savoir plus sur l’Alsace et sa gastronomie.

Jolie surprise, le chef Damien Prescod du prestigieux restaurant le Klosteret est venu participer à cet échange. Nous quittons Fransk Kulthurus avec lui et nous installons à la terrasse d’un café pour discuter des détails du menu alsacien qui sera proposé à une vingtaine de convives le vendredi 28 juin.

La visite d’Oslo s’achève avec une balade sur le port et la dégustation d’une tartine aux crevettes, spécialité norvégienne, à la carte de nombreux restaurants arrosée de…. je vous le donne en mille… bulles bien-sûr (si vous connaissez un tant soit peu ce blog ou si vous me suivez sur les réseaux sociaux, mon addiction n’a pas pu vous échapper. C’est de notoriété publique : je suis absolument et irrémédiablement bulcolique !)

Aujourd’hui, nous avons rendez-vous à 12h sur le toit de l’opéra d’Oslo avec tous les Alsaciens et mais de l’Alsace en Norvège pour une séance photo avec notre fameux A coeur. Nous partons tous les 4 en voiture pour la gare de Lillestrom où nous prendrons le train jusqu’à Oslo. Nous avons le temps de passer par la médiathèque avant notre rencontre au sommet. Si vous allez un jour à Oslo, je vous recommande vivement d’y faire un saut. C’est un bijou architectural avec des aménagements pensés pour offrir de multiples ambiances de lecture et de travail. Une merveille vraiment !

Il nous suffit ensuite de traverser la route pour rejoindre l’Opéra d’Oslo. Un édifice contemporain aux formes spectaculaires conçu pour être arpenté par les piétons telle une montagne à gravir ! Le point de vue sur la mer est imprenable et l’ascension, plutôt aisée, requiert moins de souffle que de concentration. J’ai failli trébucher à plusieurs reprises en butant sur les marches dispersées deci delà. Elles sont quasiment imperceptibles tant elles se fondent dans le décor. Arrivés au sommet, nous entamons un petit numéro de charme pour enjoindre un maximum de flâneurs à bien vouloir prendre la pause avec nous. Et c’est Myriam qui à ce jeu là l’emporte haut la main et parvient à convaincre des touristes venus des quatre coins du monde à se joindre à nous.

Nous consacrons le reste de la journée à la visite d’Oslo menés avec entrain par notre guide Lionel. Cap sur le parc Vigeland, une des principales attractions touristiques de la ville. Ce jardin public aux allures monumentales rassemble les oeuvres du scuplteur Gustav Vigeland (1869-1943) avec plus de 200 sculptures en bronze, granit et fer forgé ! Impossible de rester de marbre devant ces personnages à la nudité assumée. Les expressions des visages comme les postures des corps en mouvement sont fascinantes. Je ne peux m’empêcher de dégainer mon smartphone toutes les deux minutes pour photographier ces impressionnants molosses. Mais nous n’avons guère le temps de nous éterniser. Nous avons rendez-vous au Vinbar, un des meilleurs bar à vins d’Oslo pour Lionel avec des membres de l’Association des Alsaciens et amis de l’Alsace en Norvège pour un dîner autour d’une sélection de vins alsaciens. Et en Norvège, on ne traîne pas pour profiter du dernier repas de la journée, qui se prend aux alentours de 17 heures !

Ce soir-là, dans l’ambiance charmante et intimiste du Vinbar, nous faisons la rencontre d’Albert Seltz, qui vient d’atterrir à Oslo pour célébrer avec nous la semaine de l’Alsace en Norvège. Connu pour son engagement afin de réhabiliter le Sylvaner et rendre ses lettres de noblesse à ce cépage trop souvent dénigré, ce vigneron est un personnage haut en couleurs et un fervent défenseur des Vins d’Alsace que nous apprendrons à connaître avec bonheur les jours suivants.

Après le repas- vraiment délicieux- et la découverte de quelques pépites viticoles alsaciennes, nous flânons dans les rues animées d’Oslo. Un dernier verre à la terrasse d’un bar pour profiter de l’ambiance de la capitale et il est grand temps de rentrer. Car nous nous levons très tôt le lendemain pour prendre l’avion direction Molde, à 700 km au Nord d’Oslo.

Bon, je vous épargne le topo sur la nuit quasi blanche. Lever à 4 heures et des brouettes, ça pique !!! Mais une fois de plus, la fatigue cède vite la place à l’excitation. Après une petite heure de vol entre Oslo et Molde et environ 45 mn de trajet en voiture entre Molde et Hustadvika, Albert, Lionel, Fred et moi rejoignons l‘hôtel Hustavidka Havhottel. Nous sommes accueillis par Henrik & Henrik, le directeur de l’établissement et le chef de cuisine ! Le cadre est somptueux et la météo au beau fixe. La journée promet d’être délicieuse. Les deux Henrik nous ont en effet concocté un programme bien gourmand avec la visite d’un fumoir à saumon et d’une fromagerie artisanale. Mais nous ne sommes qu’au début de nos surprises !


Rentrés de cette exquise escapade qui a comblé nos papilles, nous nous attablons tous les six pour nous désaltérer autour d’un délicieux jus de pomme artisanal issu de la ferme du Chef Henrik. Un homme vient à notre rencontre et distribue à chacun un cachet. De toute évidence, il s’agit d’une pilule pour lutter contre le mal de mer. Une demie-heure plus tard, nous enfilons des gilets de sauvetage et montons à bord de son bateau. Le capitaine nous annonce une navigation de 3 heures (aller-retour), à la découverte de la fameuse route de l’Atlantique.

J’avoue que j’appréhende un peu. Je suis habituellement très malade en bateau. Mais j’ai subtilisé un cachet supplémentaire, ni vu, ni connu. Je suis donc parée pour l’aventure ! Nous croisons de nombreuses petites îles et habitations isolées durant notre trajet. La nature nous offre un spectacle magnifique et rassérénant, qui pourrait vite nous faire occulter la puissance et l’intransigeance de son indomptable tempérament. Les hivers sont très rudes et les habitants peuvent être coupés du monde pendant des semaines, nous explique le Chef Henrik.

Mine de rien, cette balade en mer n’a pas été de tout repos et il semble qu’elle ait aussi ouvert nos appétits.. En tout cas, perso, j’ai les crocs ! Ça tombe bien, car ce soir, Henrik est aux fourneaux. Une table joliment dressée nous attend avec un panier de foccacia maison pour l’apéro. Un délice rustique sur lequel je jette mon dévolu et dont je pourrais faire mon repas. Mais je dois me raisonner et garder un peu d’appétit pour la suite. Tout sera fameux de l’entrée au dessert. Nous découvrons notamment le sublime plat signature du chef, qui met en valeur l’agneau de la région côtière. Nourri d’herbes marines et d’algues, il développe une saveur délicatement iodée et minérale. D’ailleurs en parlant d’agneau, il sera au menu de notre dîner à 4 mains le lendemain. Il est temps d’aller recharger les batteries et de rejoindre nos chambres. Scène ubuesque à la sortie du restaurant. Deux femmes adossées contre un mur à l’extérieur font bronzette face au soleil derrière leurs lunettes de soleil. Il est onze heures. Du soir !

Aujourd’hui, les choses sérieuses commencent ! Heureusement, malgré la lumière qui refuse de céder place à l’obscurité, la nuit a enfin été bénéfique. Le masque au visage de gorille que m’a offert Lionel la veille y est sans doute pour beaucoup. Une attention délicate qui m’aura bien fait rire avant de m’entraîner dans un doux oubliJusqu’ici, je m’étais laissé porter par le programme soigneusement orchestré par Lionel, telle une feuille bercée au gré du vent. Mais à présent, l’heure est venue de me retrousser les manches, car une journée intense se profile en cuisine avec Henrik. Notre mission ? Cuisiner un dîner alsacien d’exception, sublimé par les vins du domaine Albert Seltz de Mittelbergheim, pour une vingtaine de convives réunis dans le cadre de l’Alsace Fan Week.

Au menu :

  • Makis de choucroute et saumon fumé local, fusion inattendue entre l’Alsace et la Norvège
  • Fleischschnacka d’agneau, roulé avec soin, chaque bouchée révélant une tendresse exquise
  • Baeckeoffe de Klippfisk et crevettes, un mariage de la mer et du terroir
  • Tarte streusel fraise/rhubarbe, où l’acidité et la douceur dansent harmonieusement
    .

La journée se transforme vite en un véritable marathon, parsemé de surprises – parfois piquantes – et de défis à relever. J’avais envoyé mes recettes à Henrik en amont, mais nous n’avons pas eu suffisamment de temps de peaufiner les détails. Les produits, très différents de ceux auxquels je suis habituée, imposent de nombreux ajustements et une bonne dose d’improvisation. Quant à la barrière de la langue, elle n’est pas pour faciliter cette partition déjà complexe. Pas facile d’accorder ses violons, quand la communication a du mal à passer. Nos échanges se font en anglais, une langue que j’ai laissée sommeiller depuis le lycée, tandis qu’Henrik parle à la vitesse de l’éclair, avalant mots et syllabes. Il me faut tendre l’oreille, déployer toute mon attention pour suivre le fil de la conversation.

Mais, comme une symphonie qui trouve enfin son rythme, nous finissons par nous accorder. La communication devient plus fluide, les gestes plus assurés. Au final, nous parvenons à servir un menu qui semble avoir régalé nos dégustateurs. En tout cas, j’espère qu’il a transmis toute la richesse et la chaleur de la gastronomie alsacienne aux convives présentes.


C’est notre dernière soirée à Hustadvika. Après, dîner tardif avec l’équipe du restaurant et de l’hôtel présente à nos côtés durant cette journée Marathon et une séance photo avec le A coeur, nous rejoignons nos chambres pour une très courte nuit. En tout cas, pour moi, c’est direct au dodo ! Mes courageux compagnons d’aventure, Lionel, Fred et Albert, se challengent pour oser le bain de minuit dont il est question depuis le début du séjour. Je sombre dans les bras de Morphée avant d’avoir le fin mot de l’histoire.

Après avoir profité du calme de Hustadvika, nous nous levons aux aurores pour prendre l’avion en direction d’Oslo. La fatigue commence à se faire sentir, mais l’excitation est à son comble. Ce soir, je retrouve le chef Damien Prescod pour un dîner alsacien d’exception au restaurant Klosteret, un lieu emblématique d’Oslo.

Damien, originaire de Normandie, s’est installé en Norvège il y a six ans et y a trouvé sa voie dans la gastronomie. Fort de son expérience dans des établissements prestigieux comme l’Ekeberg Restaurant et le Ramme Fjordhotell, il s’est passionné pour les produits frais et locaux, issus de l’agriculture biologique. Aujourd’hui, au Klosteret, un restaurant à l’ambiance unique datant de 1899, il sublime chaque ingrédient avec une créativité sans faille. Ce monument discret de la scène gastronomique d’Oslo est un véritable havre pour les gourmets en quête de moments intimes et raffinés.

Lorsque j’arrive en fin de matinée, tout est déjà sous contrôle. Damien a préparé un menu alsacien exceptionnel, en parfaite harmonie avec les vins d’Albert Seltz, un vigneron talentueux que vous commencez à bien connaître. De mon côté, je mets la main à la pâte, au sens propre du terme ! Je prépare quelques tartes flambées pour l’apéritif, je m’occupe de la pâte des fleischschnacka de poulet prévus au menu, et je réalise mes bredele citron pavot fourrés au lemon curd qui seront servis avec le café. Un programme plutôt light, qui me laisse du temps pour observer le ballet millimétré qui se joue en cuisine.

C’est un véritable plaisir d’échanger avec Damien sur son parcours. Il m’explique comment, après des années de travail sous haute pression, il a appris à trouver un nouvel équilibre dans sa manière de vivre son métier. Sa sérénité et son amour pour les produits de qualité transparaissent dans chacun de ses gestes en cuisine. La passion est l’ingrédient qui sublime chaque détail dans ses plats.

Le dîner est un succès retentissant. Les convives sont conquis, tant par la qualité des mets imaginés et mis en oeuvre par Damien que par l’atmosphère intime du Klosteret. Nous levons nos verres aux saveurs d’Alsace qui ont su, le temps d’une soirée, transporter un coin de France en Norvège.

Samedi matin, réveil à 9 heures passées ! La première vraie grasse matinée du séjour ! Après des jours bien remplis, je prends enfin le temps de me dorloter un peu, y compris pour un rituel bien mérité : laver mes cheveux. Aujourd’hui, le programme est plus détendu, mais non moins excitant : une soirée de dégustation de bouchées alsaciennes accompagnées d’une sélection de vins alsaciens, soigneusement choisis et commentés par Lionel Diss, notre hôte.

Le Ravinen Café & Bistro est un lieu convivial, tenu par Kari, une cuisinière dynamique et pétillante, et son mari. Leur accueil chaleureux met immédiatement tout le monde à l’aise. Nous avons rendez-vous en début d’après-midi pour préparer les bouchées destinées à une cinquantaine de convives. Pour une fois, j’aborde cet événement avec sérénité. Je ne suis pas seule aux fourneaux : Myriam, la femme de Lionel, est là pour m’épauler, et Kari se joint à nous avec enthousiasme.

Je m’attends à une préparation sans trop de difficultés : ce sont mes recettes, après tout, et je les maîtrise parfaitement. Mais la cuisine a toujours quelques surprises sous le coude. En Norvège, il est parfois difficile de trouver certains produits alsaciens typiques. Pas de panique, nous nous adaptons. Mes makis de choucroute au magret de canard se transforment en makis de pastrami, et le résultat reste fidèle à l’esprit de la recette tout en séduisant les papilles norvégiennes.

Pendant la soirée, Lionel se charge de la dégustation et de l’accompagnement des vins. Sa sélection, faite avec soin, s’accorde parfaitement avec mes bouchées alsaciennes. Les convives, ravis de découvrir cette fusion entre la cuisine alsacienne et les vins locaux, se laissent porter par l’expérience.

Et là, juste avant de lever nos verres, Myriam nous réserve une magnifique surprise. Devant un Lionel ému, elle prend la parole pour réciter un poème en alsacien en l’honneur de l’Alsace Fan Day. Ce moment de poésie, empreint d’amour pour leur région d’origine, touche tous les participants en plein cœur. Une séquence émotion qui marquera sans aucun doute cette soirée mémorable.

La convivialité du Ravinen Café & Bistro, l’enthousiasme de Kari, l’accord mets et vins orchestré par Lionel, et la surprise de Myriam ont fait de cette soirée un véritable succès. Une fois encore, la magie des saveurs et de l’âme alsacienne s’est invitée en Norvège, pour le plus grand plaisir des gourmets présents.

Pour clore cette incroyable semaine de l’Alsace Fan DayMyriam et Lionel ont décidé de réunir leurs proches et les membres de l’Association des Alsaciens et amis de l’Alsace en Norvège chez eu pour un ultime moment de convivialité. Et quel meilleur moyen de célébrer l’Alsace que de se retrouver autour d’un monument de notre gastronomie : la tarte flambée !

L’ambiance est joyeuse et décontractée, entre amis, famille et passionnés d’Alsace. Très naturellement, je me retrouve à préparer les tartes flambées. C’est un bonheur pour moi de contribuer modestement à ce moment de partage joyeux et authentique.

Alors que l’après-midi s’avance, il est temps de dire au revoir. Un taxi vient nous chercher pour nous ramener à l’aéroport. Nous quittons Myriam et Lionel qui nous ont accueillis avec tant de générosité et de bienveillance tout au long de cette semaine le coeur lourd. Mais au-delà de la tristesse du départ, je ressens surtout une immense gratitude pour cette aventure norvégienne, riche en découvertes et en partages. C’est avec des souvenirs plein la tête et une amitié renforcée que nous quittons la Norvège pour retrouver notre chère Alsace.

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