Rencontre avec Michelle Schneider, L’escalier à Brumath
Atypique, énergique, impressionnante, affairée, imaginative, volontaire, insatiable, étonnante, insaisissable, talentueuse, remarquable… Michelle Schneider est de ces êtres dont on perçoit d’emblée la richesse et la complexité. Impossible de brosser son portrait en quelques lignes et je sais bien que déployer tout mon arsenal d’adjectifs n’y suffira pas. D’avance, pardonnez-moi, Michelle, de vous confiner à l’exiguïté d’une page de blog, vous qui semblez repousser toujours plus loin les limites et refusez d’entrer dans une case.
UNE ARTISTE AUX TALENTS MULTIPLES
Par où, commencer ? Avant tout, Michelle est artiste. Artiste peintre mais pas seulement. Toute son existence, chacune de ses entreprises, de ses actions tendent vers une expression artistique. Propriétaire de l’Escalier à Brumath, endroit atypique, qui à son image, démultiplie les vocations, elle a fait de l’ancienne menuiserie de son mari un lieu de vie, doublé d’un terrain artistique protéiforme, où l’éphémère côtoie l’infini. Au numéro 10, de la rue de Pfaffenhoffen, se déploie donc un site unique où vivent en symbiose, des gîtes et chambres d’hôtes, son atelier d’artistes qu’elle partage avec le peintre et sculpteur Francis Clerc, une galerie d’art, une table d’hôte et un splendide jardin, classé jardin remarquable depuis 2007 et ouvert au public 100 jours par an.
Si ce coin de paradis, façonné des mains de Michelle, a pu être autrefois un joyeux méli-mélo de plantations, venues agrémenter l’espace extérieur au fur et à mesure de ses acquisitions (elle a pu acheter 7 vergers en tout), il est aujourd’hui le fruit d’une recherche assidue et d’un travail rigoureux où les jeux du hasard n’ont plus leur place. Tiraillée entre sa peinture et le jardin, Michelle a en effet décidé, devant son incapacité à renoncer à l’un ou à l’autre, de faire entrer l’art dans le jardin. C’était en 1997. Depuis, elle s’est engagée dans une conception plus paysagère de l’espace et est devenue, à force d’intérêt, de lectures et d’apprentissages, experte dans l’art d’aménager le jardin.
PASSION POUR LA CUISINE JAPONAISE
Il est un autre art que Michelle a également appris à maîtriser en autonomie, grâce aux gestes, techniques et recettes puisés dans les livres et au fil de ses expérimentations : la cuisine. Pour elle, « L’assiette est comme le jardin ou la toile, un espace délimité où l’on crée son propre monde ». Un autre terrain de créativité que Michelle explore et investit sans concession, ni demi-mesure pour réjouir le palais des clients de sa table d’hôte. Son credo ? Les produits de saison, choisis au top de leur maturité, de préférence issus de son potager bio. Ses sources d’inspiration ? La cuisine méditerranéenne mais aussi et surtout la cuisine japonaise qu’elle pratique depuis une trentaine d’années et dont elle est devenue une véritable spécialiste. Elle propose d’ailleurs un menu japonais au comptoir, où elle s’exécute sous les yeux des convives qui peuvent admirer sa gracile silhouette de danseuse chorégraphier le ballet d’une exquise succession de 7 oeuvres culinaires… Danseuse ? Comment, je ne l’avais pas évoqué ? Oui, Michelle, en plus d’être peintre, paysagiste et talentueuse cuisinière, pratique aussi la danse. Et c’est le Flamenco, une discipline particulièrement complexe et exigeante, qui bouillonne dans ses veines depuis quelques temps… Extraordinaire, devrais-je ajouter à ma liste d’adjectifs. Et ascensionnelle, peut-être, pour la rime avec Michelle et en clin d’œil à son Escalier. Car voici assurément une artiste qui n’a pas peur de s’attaquer à des défis toujours plus vertigineux !
Pour plus d’infos : www.a-lescalier.com
L’escalier
10, rue de Pfaffenhoffen, 67170 BRUMATH
Tel. : 03 88 51 99 14 // 06 08 69 55 68
contact@a-lescalier.com
La recette de Michelle pour je vais vous cuisiner
Filet de plie, asperges et ail des ours
Michelle, adepte de la cuisine japonaise, qui prône l’utilisation de produits de saison au top de leur maturité nous propose une recette saine et bienfaisante aux saveurs délicates. Wasabi sur le sushi (ou cerise sur le gâteau en français !!), ce plat s’avère simple et rapide à mettre en oeuvre. Seule contrainte, un petit tour dans une supérette asiatique s’impose afin de mettre la main sur les shitakés, la sauce soja et le saké. Attention, l’huile de sésame ne doit pas être grillée. Préférez une huile de sésame bio, dont la délicatesse respectera les autres saveurs du plat. Quant à l’ail des ours, vous ferez votre récolte dans les sous-bois humides à l’occasion d’une balade. Une belle façon de lier l’utile à l’agréable. Attention, toutefois de ne pas le confondre avec les feuilles de muguet, qui elles sont toxiques. La feuille d’ail des ours est moins épaisse et surtout sent fortement l’ail avant même de l’avoir frottée. Et si vous avez la flemme d’aller faire la cueillette, vous pouvez toujours la remplacer par une feuille d’épinard ou même d’oseille !
Pour 4 personnes
- 4 filets de plie (ou lieu noir)
- Une botte de feuilles d’ail des ours
- Une à deux douzaines d’asperges vertes
- 4 gros shitakés séchés
- Sauce soja
- Huile de sésame
- Saké (alcool de riz)
Une heure avant, faites tremper 4 gros shitakés séchés dans l’eau froide.
Coupez la tête des asperges sur 6 cm environ et faites les blanchir dans l’eau bouillante salée 2 à 3 minutes. Préparez la sauce en mélangeant 4 cuillères à soupe de sauce soja, 3 cuillères à soupe d’huile de sésame et 2 cuillères à soupe de saké.
Préparez vos papillotes en découpant 4 cercles dans du papier sulfurisé.
Découpez vos filets de poisson assez finement, posez chacun sur une feuille d’ail des ours préalablement lavée et séchée. Enroulez le tout, posez ce rouleau debout sur votre cercle de papier sulfurisé et placez 3 têtes d’asperges (têtes en haut) au centre de votre rouleau. Déposez le shitaké à côté du poisson, refermez la papillote tout en laissant une petite ouverture. Versez deux cuillères à soupe de la sauce préparée au préalable, puis fermez à l’aide de fil alimentaire. Selon l’épaisseur de votre filet de poisson, vous pouvez éventuellement mettre deux rouleaux par papillote.
Faites cuire vos papillotes dans un panier vapeur pendant 5 à 10 minutes en fonction de l’épaisseur de vos filets de poisson. Eventuellement passez les une minute dans un four à 200°C pour les sécher.
Dégustez de suite ! Et régalez-vous !