Encore un jour sombre pour l’Europe hier… un jour tragique qui nous rappelle que l’humanité est malade, gangrénée par la folie et la haine. Nous, qui vivons dans des sociétés libres et nanties, nous prenons la mesure du cauchemar enduré par les peuples plongés dans la terreur de la guerre. Les alertes qui font biper nos mobiles quotidiennement, nous rapportant des événements terribles en nombre de blessés et de morts finissent généralement noyées dans le flux ininterrompu des informations qui nous parviennent, la nouvelle la plus fraîche évinçant la précédente, et ainsi de suite… Nous finissons anesthésiés, insensibles à la douleur, spectateurs d’un monde que nous n’avons plus le courage de regarder en face. Mais quand la terreur s’invite chez nous ou juste à côté, le malheur qui frappe ailleurs ne nous est soudain plus étranger. La souffrance de l’humanité nous devient alors intolérable… Nous nous sentons concernés et solidaires. Nous avons été Paris. Nous sommes aujourd’hui Bruxelles. Nous sommes Ankara. Nous sommes Damas. Nous sommes Abidjan. Nous sommes citoyens du Monde. Nous l’avons été hier, nous le sommes aujourd’hui et le resterons demain… Combien même, ce monde ne tourne plus rond !
Difficile, une fois de plus, après avoir été touchés de plein fouet par l’horreur absolue, de sécher nos larmes, de relever la tête et d’aller de l’avant. Difficile de se sentir impuissants et à la merci de la cruauté arbitraire et gratuite de dégénérés gouvernés par une soif inextinguible de faire couler le sang (qu’ils ne se revendiquent pas d’un quelconque Dieu, car leur seul Dieu est la Mort). Ma consolation à moi est de savoir qu’il y a du bon dans cette humanité contaminée par la haine et de trouver refuge auprès de ceux que j’aime. Alors cet après-midi, je vais serrer très fort mes enfants dans mes bras. Nous allons jouer, rire… Et parler, comme nous le faisons chaque jour. Du don précieux de la vie et de la chance que nous avons de vivre dans des conditions privilégiées. De l’importance de rendre cette vie la plus belle possible en respectant et en aimant son prochain. Je leur rappellerai la règle d’or : ne fais jamais à l’autre ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse. En mon fort intérieur, je prierai pour qu’il ne leur arrive rien de mal, pour qu’ils soient préservés de la folie meurtrière de ce monde. Mais aussi et surtout pour qu’ils deviennent de belles personnes, des adultes profondément respectueux de la vie, de la leur mais aussi de celle des autres. Puis, nous dégusterons ensemble ces merveilleuses madeleines. Nous oublierons tout le reste pour goûter au bonheur d’être ensemble. Ce moment sera éternel et deviendra ma force, ma madeleine de Proust, car je le garderai précieusement enfoui dans mon coeur. Et quoiqu’il arrive demain, je pourrai m’y réfugier pour échapper à la tristesse du monde !
Assiette dessert Rice noir – Ambiances & Style Strasbourg
Pour une vingtaine de madeleines
(Une recette de Christophe Felder)
- 200 g de beurre (Il faut ce qu’il faut !)
- 3 œufs,
- 130 g de sucre,
- 2 cuillères à soupe de miel de Châtaignier d’Alsace
- 6 cl de lait
- 1 sachet de sucre vanillé
- 10 g de levure chimique
- 200 g de farine
Préparez la pâte la veille. Faites fondre le beurre dans une petite casserole sur feu doux. Laissez le bouillir environ une minute, jusqu’à ce que sa couleur devienne noisette. Réservez.
Dans un cul de poule, mélangez les œufs, le sucre, le miel, le lait et le sucre vanillé. Versez la levure chimique dans la farine et tamisez l’ensemble au-dessus de la préparation. Mélangez, puis incorporez le beurre noisette tiède. Laissez refroidir cette pâte et conservez-la au réfrigérateur toute la nuit.
Le lendemain, préchauffez votre four à 210 °C. Beurrez et farinez vos moules. Remplissez-les alvéoles de pâte aux trois quart et posez-les moules directement sur la grille (et non sur une plaque) de manière à ce que la chaleur circule bien et que la formation de la bosse soit ainsi facilitée. Laissez cuire une dizaine de minutes, jusqu’à ce qu’elles soient bien bombées et joliment dorées.