Les semaines se suivent et ne se ressemblent pas. Mardi dernier, à la même heure, j’étais à Paris en pleine réalisation d’un cocktail organisé pour l’inauguration de la boutique éphémère Jours Heureux qui s’est installée Galerie Vivienne du jeudi 9 au Lundi 13 octobre. Aujourd’hui, je suis à Strasbourg devant l’ordinateur, de retour dans un train-train quotidien qui peine à trouver sa vitesse de croisière. La vie de maman a décidément des airs de montagnes russes et si quelque routine s’y installe immanquablement, elle n’en est pas moins dépourvue d’imprévus et de sensations fortes.
J’ai récupéré mon fils de la garderie lundi soir, la mâchoire complètement défoncée et les dents de devant à une place que je ne leur connaissais pas. On me l’a rendu, la bouche en coeur et le sourire aux lèvres : ” un petit bobo soigné avec un peu d’eau froide pour stopper un minuscule saignement”… Tu parles ! Et moi encore qui plaisante : “du moment qu’il a toutes ses dents” !… pour constater dix mètres plus loin que ses petites quenottes en ont pris pour leur grade… J’ai enchaîné depuis les visites médicales et mon pauvre bout de chou, qui a refusé de se regarder dans une glace jusqu’à présent (sage décision, car il prendrait peur assurément), a suivi la cadence sans se plaindre ou si peu. C’est fou ce que les gamins peuvent se montrer courageux, presque indifférents au malheur qui s’abat sur eux. Il faut dire que pour le consoler et le distraire de cette mésaventure, sa mamie Brigitte et moi avons fait une razzia de legos Stars Wars au magasin de jouet.
Du coup, mon petit bonhomme est tout occupé à construire ses vaisseaux spatiaux et organise des guerres intergalactiques fomentées par le puissant et méchant Dark Vador, tandis que je m’affaire de mon côté à mes activités, les yeux rivés sur mon écran. Mon coeur se serre à chaque fois que je les lève et croise son visage de petit ange défiguré. Sa lèvre a quintuplé de volume. Il ressemble à ses américaines que la chirurgie esthétique a déshumanisées (je dirais même canardisées si le terme existait), conférant à leur bouche une allure bien plus proche du bec de canard que des lèvres pulpeuses et sensuelles convoitées avant l’opération… Heureusement, contrairement à ces pauvres créatures massacrées par le bistouri, mon fils devrait retrouver une physionomie plus proche de la normalité. Mais même si ces incisives survivent au trauma, il n’aura sans doute plus jamais le même sourire.
Rien de gravissime, mais n’empêche que j’en suis malade ! Difficile de me remettre dans l’énergie du quotidien : la pensée du sourire ravagé de mon grand bébé m’obsède. La preuve : j’étais partie pour vous raconter le cocktail Jours Heureux à Paris et je me retrouve à rédiger toute une litanie autour d’un petit drame familial ordinaire. Mais bon, tout comme la musique, j’ai tendance à croire que la cuisine ou la pâtisserie, ont aussi le pouvoir d’adoucir l’existence. Alors, je me réfugie dans la pensée positive de ce fameux cocktail Jours Heureux, pour lequel j’ai eu le privilège de composer mon ode personnelle à la gourmandise avec pour inspiration de délicieux produits de la marque. Les blogueuses venues découvrir la boutique éphémère et se délecter du buffet préparé par mes soins, ont entre autres, dégusté ce tiramisu rose framboise, tout en délicatesse, réalisé avec les biscuits roses de Reims et la sublime confiture de framboise sans pépins Jours Heureux. Une douceur telle, qu’on en oublierait presque tout le reste : la brutalité du monde, les guerres, les maladies, la crise économique et même la mâchoire fracturée de son gamin (et pour le coup ce dessert rentre parfaitement dans le cadre de son nouveau régime alimentaire pour les 15 jours à venir : du mou, rien que du mou) !
Un dessert pour voir la vie en rose, quoi !
Pour la crème au mascarpone
- 3 oeufs
- 100 g de sucre semoule
- 375 g de mascarpone de bonne qualité
- 1 gousse de vanille ou vanille en poudre
Pour le sirop à l’eau de rose
- 125g de sucre
- 400 ml d’eau
- 100 ml d’eau de rose
Pour le montage
- Une boîte de biscuits roses de Reims
- Quelques framboises fraîches
- 1 pot de confiture à la framboise
- Eau de rose
Réalisez un sirop léger un faisant bouillir l’eau et le sucre. Ajoutez l’eau de rose en fin de cuisson.
Préparez la crème au mascarpone.
Séparez les blancs des jaunes d’oeufs.
Sur les jaunes d’oeufs, versez la moitié du sucre semoule et fouettez vivement de façon à obtenir une mousse bien claire.
Ajoutez ensuite le mascarpone et fouettez afin de lisser la préparation.
Battez les blancs d’oeufs en incorporant le reste du sucre au fur et à mesure. Incorporez une partie des blancs montés dans le mélange mascarpone-jaune d’oeufs avec un fouet afin de détendre l’ensemble.
Puis ajoutez le restant des blancs et remuez jusqu’à obtention d’une texture aérienne et homogène.
Montage : Imbibez les biscuits roses. Mettez une couche de biscuit imbibé dans le fond de la verrine, puis une couche de confiture que vous aurez préalablement détendue avec un peu d’eau de rose. Enfin recouvrez de crème mascarpone. Pour finir, décorez de brisures de biscuits roses et surmontez votre verrine d’une framboise.
Oulala ! ca, ca tue tout !