Le froid a gagné l’Alsace. Et quand les températures chutent, c’est bien connu, l’appétit grimpe ! On a faim, très faim. Et on a envie d’aliments revigorants et réconfortants qui tiennent au corps et réchauffent les papilles. On rêve de nourriture nourrissante, quoi ! Avec des féculents, du gras, du sucre. Bref, tout ce qu’il faut pas. Enfin, tout ce dont normalement on ne doit pas abuser si on est un peu raisonnable.
Sauf que quand on a froid, on pense même plus au régime, à faire attention, au mauvais cholestérol, au jean taille 36 qui finira assurément rongé par les mites si on continue, au bikini qui de toute façon ne va pas ressortir de sitôt du placard (ouf ! qu’il reste où il est), aux dizaines d’heures de vélo elliptique, d’aquabike ou de tapis de course qu’il faudra endurer pour se redonner un semblant de bonne conscience, à la sensation désagréable de devoir passer toute une soirée à se faire le remake du Grand Bleu pour donner l’impression de rentrer dans sa petite robe noire moulante alors qu’une seule respiration digne de ce nom suffirait à en faire sauter toutes les coutures. Quand on a froid, on ne pense pas, tout simplement ! Et oui, un cerveau gelé tourne au forcément au ralenti. Tellement d’ailleurs, qu’il se croit en hypoglycémie et réclame en conséquence tout plein de calories. D’où les compulsions alimentaires pas très réglementaires… CQFD !
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Bref, l’inhibition par le froid de mes connexions neuronales (qui en temps normal auraient tiré la sonnette d’alarme et m’auraient enjointe à me montrer plus raisonnable) est sans nul doute le principal responsable du dernier délit de gourmandise que je m’apprête à vous confesser ici.
Oui, je l’avoue, mon esprit pétrifié par les températures glaciales, a vu tourner en boucles des hordes et des hordes d’Apfelkiechle durant les derniers jours. Impossible de chasser cette image de ma tête parfois subrepticement remplacée par celle de la bouteille verte trônant depuis quelques temps dans mon réfrigérateur. Mon esprit était possédé ! La Bière du Sorcier me jouait-elle un tour ?
Quoiqu’il en soit, ce curieux et impitoyable manège n’eut de cesse qu’après avoir succombé à l’injonction formulée par mon esprit d’organiser une communion sacrée entre la bière verte aux extraits végétaux et les Apfelkiechle. Une fois le rituel terminé, mon cerveau, rasséréné et réchauffé par la dose massive de calories ingurgitées, s’est heureusement apaisé et a retrouvé sa faculté de penser.
Bon, évidemment, je me suis dit que tout cela n’était pas très raisonnable. Mais j’ai aussi évacué l’idée d’une quelconque machination ! Si la Bière du Sorcier, inventée par le fameux maître-brasseur alsacien Marc Arbogast, avait exercé un pouvoir sur moi, c’était uniquement celui de m’avoir inspiré une nouvelle version de beignets alsaciens aux pommes délicatement aromatisés aux extraits de sureau ! Un pur délice, tout de même pas bien loin d’être ensorcelant !
Pour une douzaine de beignets
- 3 pommes de taille moyenne
- Du sucre semoule
La pâte
- 1 oeuf
- 125g de farine
- 120g de bière du sorcier verte
- 1 c à s de sucre
- 1 pincée de sel
Dans une jatte, versez la farine, creusez un puits. Ajoutez le sel, le sucre, l’oeuf et la bière du sorcier. Mélangez vivement au fouet jusqu’à l’obtention d’une pâte homogène et sans grumeau. (N’ayez aucune crainte quant à la couleur verte de la pâte, elle disparaîtra à la cuisson). Réservez.
Epluchez-les pommes. Evidez-les à l’aide d’un vide-pommes et coupez-les en rondelles de 5 à 7 mm d’épaisseur.
Versez de l’huile en quantité assez généreuse dans une poêle (sur au moins 1/2 cm de hauteur). Faites-la chauffer. Quand l’huile est bien chaude, trempez les rondelles de pomme dans la pâte et faites-les cuire quelques minutes sur chaque face jusqu’elles soient bien dorées. Déposez-les sur du papier absorbant pour absorber l’excès de gras et saupoudrez-les de sucre semoule ou trempez-les dans une assiette tapissée de sucre semoule sur un bon centimètre.
(Habituellement, les Apfelkiechle sont saupoudrées d’un mélange de sucre et cannelle. Mais, si vous utilisez la Bière du Sorcier, il est préférable de se contenter du sucre afin de ne pas masquer la saveur délicate de la fleur de sureau).
Dégustez de suite ! Ces beignets sont encore meilleurs chauds ou tièdes.
Retrouvez ma recette d’Apfelkiechle ultra-facile tournée par Cuisine Campus
avec une pâte plus classique à base de lait et de bière blonde !
Je dois dire que j’aime tout ce qui frit (quand c’est gras c’est souvent meilleur) mais je n’ai pas de friteuse, donc j’utilise ma poêle. Ces beignets sont vraiment très sympas et à la pomme c’est ceux que je préfère !
Il n’est pas précisé la quantité de sucre
Bonjour Yannick, commencez par verser 50g du sucre dans une assiette et trempez-y vos beignets de pomme des deux côtés. Si cela ne suffit pas pour recouvrir tous les beignets, faites l’appoint de sucre ! Très bonne dégustation