Plus que quelques jours avant le réveillon. Et pourtant, j’ai l’impression que Noël, c’était hier. L’année 2024 a filé à une vitesse folle. Et elle a aussi été d’une richesse démente. Riche en expériences (heureuses et bien moins heureuses), en rencontres, en apprentissages, en leçons. J’aimerais avoir 20 ans, encore toute une vie devant moi pour tirer profit de tout ça. Mais j’en ai 50. J’ai récemment pris conscience que j’avais davantage franchi le seuil du tiers de ma vie que celui de la moitié ! Aïe, aïe, aïe… Il me semble pourtant avoir encore tant à connaître, à cuisiner, à goûter, J’arrive à un âge où j’ai déjà testé pas mal d’ingrédients. Je sais ceux dont je raffole. Je connais aussi ceux que j’aime moins. Et puis j’identifie de plus en plus ceux que j’ai l’impression d’adorer mais qui, au final, ne sont absolument pas bons pour moi.
Retour sur 2024
J’ai beaucoup appris sur moi cette année. J’ai appris que la générosité peut être un défaut, quand on ne sait pas la doser. Charité bien ordonnée commence par soi-même, selon le dicton. Et la sagesse populaire est rarement à côté de la plaque. J’ai appris que le corps et le mental ne sont pas des ressources illimitées dans lesquelles on peut puiser sans cesse. Ils ne se régénèrent pas automatiquement. Et si on ne prend pas le temps de passer à la pompe régulièrement pour les recharger en carburant, ils finissent eux aussi par lâcher. J’ai appris que je devais apprendre à dire non, à me considérer comme la priorité absolue. Evidemment, j’étais au fait de la théorie : on ne peut pas tirer indéfiniment sur la corde sans risque. Mais j’étais invincible et de toute façon je n’avais pas le choix. Mon entreprise était au bord du gouffre, mes enfants avaient besoin de moi, je me sentais responsable vis-à-vis de mes salariés. Alors j’ai continué à tirer, encore et toujours plus fort. Jusqu’à ce que l’inévitable se produise. La corde a lâché début juillet.
Burn-out.
Je me suis retrouvée vide de tout. Vide d’énergie, vide de vie, vide de sens.
Alors, je n’ai pas eu d’autre choix que de stopper net. Premier arrêt maladie depuis plus de 25 ans. Première fois que je sollicite ma prévoyance santé, qui soit dit au passage me coûte un bras chaque mois. Manque de bol, la carence est de 3 mois. Ma situation financière déjà pas très glorieuse est partie pour s’aggraver. Mais cette fois, je n’ai pas d’autre alternative. Et voilà où tout apparaît tellement absurde. Il m’a fallu être au pied du mur, anéantie, dans une incapacité physique et mentale totale pour faire ce dont j’avais le plus besoin depuis des mois et des mois. M’octroyer une pause, arrêter de m’agiter dans tous les sens.
Pause forcée
Alors voilà, j’ai fait un break de deux mois. C’était insuffisant mais c’était déjà ça. Et j’en ai profité pour lire, réfléchir, comprendre. Ce que j’ai compris ? C’est qu’à 50 ans balais on peut n’avoir pas encore compris grand-chose. J’ai compris que la vie est courte, bordel. Qu’on en a qu’une. Que quand on commence à se mettre en pilotage automatique, c’est que quelque chose ne tourne pas rond dans le cockpit. Qu’il est grand temps d’aller regarder ce qui se déconne à l’intérieur, sinon c’est le crash garanti. Du haut de mes cinquante piges, j’ai pigé à quel point il est vital de se prioriser. J’apprends – et c’est difficile – à penser « Moi d’abord « . Pour ne plus subir les turbulences qui ne sont pas les miennes. Pour reprendre enfin pleinement les commandes de mon existence.
Bon, j’étais partie pour vous vanter les mérites de ma super recette de griesknepfle idéale pour les fêtes. Et me voilà à parler d’aviation. « C’est tout moi, ça !, » comme dirait Guy Watthieu, un auteur inspirant qui m’aide beaucoup à réfléchir sur mes choix de vie en ce moment.
Revenons à nos moutons, enfin nos sapins et surtout à la cuisine, cette passion de toujours qui reste ma meilleure rampe d’évacuation en cas d’épreuves à surmonter.
Des griesknepfle pour Noël
Aujourd’hui, j’ai accueilli une journaliste de BFM TV en quête d’idées recettes pour les fêtes et j’ai mis à l’honneur les griesknepfle. Traditionnellement servies en accompagnement d’un plat ou autrefois dégustée en guise de dîner, ces galettes de semoule alsaciennes font un support parfait pour des canapés apéritifs à décliner sous toutes les formes et à tous les goûts. Vous le savez si vous suivez mon blog : rien ne me plaît tant que donner un nouveau souffle à nos recettes d’antan pour rendre notre tradition culinaire vivante, vibrante, et parfaitement adaptée à notre quotidien.
Ici je vous propose une version assez classique avec une garniture à base de fromage frais à tartiner, de raifort, des lanières de truite ou de saumon fumé, de l’aneth et des baies roses. Mais bien-sûr, les possibilités sont infinies, et le meilleur dans tout ça ? Vous pouvez vous laisser porter par vos envies ou simplement utiliser ce que vous avez sous la main. La créativité est votre seule limite. Voici quelques pistes pour faire décoller vos apéros (Aviation quand tu me tiens… ) :
- Chutney d’oignons rouges, bleu (auvergne, roquefort, fourme d’Ambert etc…) et oignons frits
- Fromage frais/ huile de truffe blanche/ciboulette, pomme verte et noix
- confiture de potimarron, chèvre frais et magret de canard fumé
- tapenade, tomate confite, munster blanc et basilic
- pesto d’aneth, noisettes et citron confit et gravlax de saumon
Avec ça ,si vous n’êtes pas paré(e) pour prendre votre envol vers le septième ciel gourmand, je ne réponds plus de rien. May day ! May day !
Ma recette de griesknepfle sapin de Noël truite fumée et raifort
Pour 20 pièces environ – 40 mn de préparation – 10 mn de cuisson
Pour les griesknepfle
- 500 ml de lait
- 100 g de semoule fine
- 1 jaune d’oeuf
- Sel
Pour le topping
- 150 g de truite fumée
- 200 g de fromage frais
- 1 à 2 c. à café de raifort râpé
- poivre
- baies roses
- aneth
Les griesknepfle
Portez le lait à ébullition dans une casserole avec le sel. Dès les premiers frémissements, baissez le feu et versez la semoule en pluie. Poursuivez la cuisson tout en remuant régulièrement jusqu’à ce que la masse se décolle des bords.
Versez l’appareil sur une plaque (de cuisson ou autre) préalablement huilée sur un peu moins d’1 cm d’épaisseur. Lissez avec une spatule huilée ou posez du papier sulfurisé sur la surface et aidez-vous d’un petit rouleau à pâtisserie.
Laissez refroidir une vingtaine de minutes au réfrigérateur. Puis découpez les formes de votre choix. Ici, j’ai choisi des sapins pour un apéro au couleurs de Noël.
Faites dorer vos galettes de semoule sur les deux faces dans un peu de beurre et d’huile. Laissez refroidir.
Le fromage frais au raifort
Mélangez le fromage frais tartiner avec le raifort et un peu de poivre. Transvasez-le dans une poche à douille dont vous couperez le bout pour obtenir un petit orifice d’environ 2 mm.
Le dressage
Prenez vos formes, garnissez-les de fromage frais en vous aidant de la poche à douille et en évitant les bords. Déposez-y de fines lanières de truite fumée, quelques branches d’aneth et quelques baies roses. C’est prêt !