J’ai connu Francesca Gariti, il y a deux ou trois ans, chez une amie commune. Nos atomes ont d’emblée accroché. Nous avions poursuivi la rencontre, rien que toutes les deux, quelques jours ou semaines plus tard, le temps de faire, défaire, et refaire le monde autour d’une tasse de thé. Un moment de complicité, de vérité et de douceur auquel j’ai souvent repensé. Nous n’avons cependant rien fait pour nous revoir. Allez savoir pourquoi ! La frénésie d’un quotidien qui nous happe, le manque de temps, la crainte de déranger… A moins que nous ayons toutes deux voulu (à notre insu peut-être) garder la saveur de ce moment hors du temps tout-à-fait intacte.
Nos chemins se recroiseraient un jour ou l’autre, j’en étais assez convaincue. Mais parfois, il faut savoir forcer le destin. Alors, j’ai franchi le pas et demandé à Francesca récemment si elle accepterait de se faire cuisiner pour mon blog. Pourquoi cette soudaine prise de contact après tout ce temps ? Parce que j’ai découvert que Francesca portait en elle un trésor. Pas le genre de richesse qui se résume à des possessions matérielles et à un compte en banque, mais quelque chose d’infiniment plus grand, plus beau et plus prospère. Le don de voir avec le cœur, de saisir et restituer l’essentiel, de rendre la beauté de ce monde accessible à tous.
Un compte Instagram qui fait fureur
Depuis un an environ, sur son compte Instagram, des_racines_et_des_reves, elle raconte en images capturées avec son smartphone, ce qu’elle voit au gré de ses balades contemplatives à Strasbourg et ailleurs. Et son regard qui se pose là où nous ne prenons parfois plus la peine de nous arrêter suscite un engouement extraordinaire. Sans doute, parce que dans ce monde chahuté de toutes parts, meurtri par la haine et la montée des radicalismes, endolori par les effets délétères de la surconsommation et de l’individualisme, nous avons un besoin crucial de quiétude et de beauté. Francesca a manifestement le talent de produire du baume pour les yeux mais aussi pour le cœur. Ses followers et contacts sur Facebook lui expriment d’ailleurs régulièrement leur gratitude. Et les médias commencent à s’intéresser sérieusement à elle. Son compte Instagram a récemment été désigné parmi les 6 comptes Instagram strasbourgeois à suivre par la prestigieuse Huawei Photo Academy. Et en avril Patrick Adler, lui consacrait un portfolio dans son magazine Or Norme.
Même si elle s’en étonne encore et avoue avoir du mal à se retrouver ainsi exposée malgré elle sous les feux de la rampe, Francesca Gariti devient, comme tous les artistes (et elle a beau se défendre d’en être une), une source d’inspiration et de curiosité… On a envie de comprendre ce qui fait frissonner son âme, de sonder le cœur qui pulse derrière ses yeux grands ouverts sur la beauté du monde.
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Maman avant tout
Francesca accepte ma sollicitation sans hésiter et m’accueille chez elle avec une délicatesse et une bienveillance qui me font me sentir tout-à-fait privilégiée. Elle a prévu des spätzle au menu du déjeuner. Un plat familial généreux et robuste idéal pour assouvir les appétits solides de ses 5 enfants, quatre filles (dont l’aînée vient d’obtenir le bac avec mention très bien) et un garçon, le petit dernier de cette grande fratrie. Francesca tient à ce que je partage ce moment familial, car il reflète ce qu’elle est au plus profond. Avant tout une maman qui comble les siens d’amour et d’attention. La cohésion et l’harmonie familiale qu’elle a su tisser au fil des années est sans aucun doute sa plus grande fierté.
La table est joliment dressée. Un magnifique arrangement y trône. On dirait une table des grands jours, apprêtée pour célébrer un moment spécial. Je comprends très vite que chez Francesca, la beauté n’est pas un luxe dédié aux jours d’exception mais un art de vivre au quotidien. Son intérieur me fait un peu penser à l’univers de la célèbre blogueuse culinaire Mimi Thorisson, qui vit dans le Médoc avec son mari photographe et leurs 6 enfants. Le moindre objet nonchalamment posé quelque part semble avoir atterri pile-poil au bon endroit. Du coup, la beauté est partout là où se promène le regard.
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La dissidence par la beauté
Francesca m’expliquera après le repas son rapport à la beauté. Elle me raconte avoir eu son premier choc visuel devant une forêt de baobabs au Sénégal. Puis un deuxième il y a un an à Val d’Isère, à plus de 3 000 mètres d’altitude. Se sentir si proche du ciel, goûter au silence, contempler la beauté sacrée de la nature, vivre un bonheur extatique qui se passe de contingences matérielles. Francesca a vécu là une révélation, un état de grâce qui l’a transformée à jamais. Depuis, elle ne voit plus la vie de la même façon. Ses images sont le reflet de cette mutation. La nouvelle Francesca sait capter la beauté, là où elle se trouve, dans les moments les plus ordinaires. Sur le trajet qui la ramène chez elle, après avoir emmené les enfants à l’école, en se baladant en ville, en forêt… La beauté est partout, accessible à tous, totalement gratuite. Elle apaise les cœurs, élève les esprits, relie les âmes.
Francesca a foi en son pouvoir de changer le monde. Elle croit en l’amour, au partage d’images et de messages porteurs d’espoir, à la suprématie de la lumière sur la noirceur… Plus le monde sera abreuvé de beauté, moins il y aura de place pour la laideur. Elle milite pour « la dissidence par la beauté ».
Une seule ambition : créer du lien
En partageant ses images, Francesca n’ambitionne rien de plus que de fédérer autour d’émotions positives. Et elle est comblée au-delà même de ses attentes. Ses photographies sont lues, commentées et partagées par des gens de tous bords qui se reconnaissent une émotion commune. Elles créent du lien positif.
Pour l’instant, Francesca se contente de cette « rémunération » qui ne se mesure pas en valeur pécuniaire mais enrichit infiniment son coeur. Elle ne projette rien de plus que de continuer à faire profiter le plus grand nombre du fruit de ses contemplations. Mais qui sait ? Peut-être, pourra-t-on un jour acquérir ses œuvres et les exposer chez soi ?
Avant de me confier tout ça, Francesca me donne l’aperçu d’un autre de ses talents. Celui de cuisiner avec autant d’attention qu’elle ne révèle la vraie saveur du monde à travers ses images. Ses spätzle accompagnés d’escalopes de poulet à la crème sont juste divins. Un plat à la simplicité rustique sans nul doute sublimé par le plus exquis des ingrédients : l’amour !
Je rentre chez moi, les papilles et le cœur comblés. Quel bonheur d’avoir partagé ce moment de régal et de complicité autour de cette grande et joyeuse tablée ! Merci Francesca de m’avoir ouvert toutes grandes les portes de ton appartement et tout aussi généreusement d’avoir entrouvertes pour moi celles de ton âme !
Pour suivre Francesca Gariti :
Compte Instagram : des_racines_et_des_reves
Quelques questions pour cuisiner… Francesca Gariti
1/Quelle est ton addiction ou ton péché alimentaire le plus inavouable ?
Le chocolat noir
2/Ta pire aversion alimentaire ?
Les tripes et la cervelle
3/ Ton plat alsacien préféré
Difficile d’en choisir un seul, la gastronomie alsacienne est tellement riche. Je dirais la tarte flambée et la choucroute
4/ Ton resto alsacien préféré
J’aime beaucoup les Trois chevaliers à Strasbourg. Pour leur onglet de bœuf plus particulièrement. Pour la beauté du lieu et la déco authentique, notamment l’argenterie. Et bien-sûr aussi et surtout pour le délicieux accueil de Christine et Stéphane.
5/Tes bons plans shopping culinaires
Moi qui adore la belle vaisselle, je suis une inconditionnelle du magasin Ambiance et styles. Ils proposent une très jolie sélection d’articles. Et puis je suis sensible à leur accueil, qui est vraiment très agréable et chaleureux.
La recette des Spätzle de Francesca Gariti
- 500 g de farine
- 5 œufs
- 25 cl d’eau
- 1 c à c de sel
- 2 cubes de bouillon or
- beurre
Battez l’eau, les œufs et le sel dans une grande jatte. Versez la farine en pluie tout doucement et mélangez au fur et à mesure pour ne pas faire de grumeaux.
Faites bouillir une grande quantité d’eau avec les 2 cubes de bouillon dans une casserole.
Répandez une louche de pâte sur une planche. A l’aide d’un couteau, faites glisser des filaments de pâte dans l’eau bouillante. Lorsqu’ils remontent à la surface (au bout de 2 à 3 mn), les spätzles sont cuits.
Une fois cuits, retirez les spätzle à l’aide d’un écumoire, placez-les dans une passoire et faites couler de l’eau froide dessus pour les refroidir et éviter qu’ils ne collent.
Réitérez l’opération jusqu’à épuisement de la pâte, sans oublier de refroidir les spätzle à chaque fois.
Enfin, faites fondre une noix de beurre dans une pôele et faites-y dorer les spätzle pendant quelques minutes.
Servez-les bien chauds avec l’accompagnement de votre choix.
C’est une spécialité alsacienne que j’adore (sauf quand là-bas, ils les servent avec une bouchée à la reine, j’ai plus de mal) mais jamais essayé d’en faire, cette recette sera l’occasion !
bravo pour ce merveilleux descriptif de francesca et de ce qu’elle fait .
elle est vraiment formidable et grace à ce blog elle sera encore plus connue .
une amie et fan de ses œuvres !
Merci beaucoup Laetitia ! Mais tout le mérite revient à Francesca, qui est une femme précieuse dont il émane une grande sensibilité. Je n’ai vraiment fait que tenter de restituer nos échanges et le doux moment passé ensemble. En tout cas, je serais vraiment ravie que cet article contribue à faire connaître Francesca davantage, car la personne comme ses oeuvres gagnent vraiment à être connues.
Merveilleuse Francesca, “ma” belle Italienne de Strasbourg…sa sensibilité, sa beauté, sa profondeur d’âme non d’égal que son Amour de tout et de ses enfants en particulier!
Oh !!!
Heureusement qu’une opportune vaguelette est venue faire remonter cet article dans mon fil d’actualité car je ne l’avais pas encore lu !
Quelle plume délicieuse ! Quel régal que ces lignes et quelle maîtrise dans cet art de réunir autant d’ingrédients dans un même plat tout en réussissant à préserver la saveur originale de chacun ! L’alchimie est parfaite ! Et j’ai bien reconnue ma si belle amie Francesca dont je déguste encore les qualités délicatement décrites en les laissant fondre sur mon palais.
Et j’ai mille mots d’amour qui me naissent sur le bout de la langue. Pour vous, comme pour elle.
De la cuisine comme ça, et pardonnez-moi si ma gourmandise manque de retenue mais, c’est à dévorer sans modération !
Merci Leïla pour ce portrait si juste et si… Miam ! ❤
Oh mais quel délicieux et adorable commentaire ! J’en suis encore toute chamboulée. Décidément, notre amie Francesca a le don de susciter des émotions fortes. Et de réunir autour d’elle de belles amitiés. Merci beaucoup, Irène, d’être passée par ici et d’avoir pris le temps d’écrire ces mots absolument exquis !
I have been looking for the recipe my Oma made and this is it… Thank you
Wow! Un grand merci! Pour la tranche de vie, mais devrait encourager les gens a suivre votre blog et réaliser vos recettes: Petite Québécoise qui tombe amoureuse d’un Alsacien et de l’Alsace et qui s’installe dans un village ,quasi un hameau(122 habitants) ,merveilleux. Après la lecture de divers ouvrage de cuisine, sites internet et blogosphère, les spaetzles comme bien d’autres recettes semblaient trop complexes, je voulais lui faire plaisir, étant douée en cuisine, sauf les mets alsaciens… puis, un jour je suis tombée sur votre blog cherchant une recette de tarte aux quetches. Je l avais réalisé sans probleme au grand plaisirs de monsieur et la j ai repensé a vous! 1h du matin, ca doit etre rapide! À 1h30 tout etzit fait, fondant, moelleux et grillés, Monsieur a goûté….verdict, plus jamais je n acheterai du commerce, c’est bon, vite fait, super bien expliqué, comme pour les autres recettes. Je vais, pour vous remercier, mettre vos 2 hyperliens a vous et Francesca sur mon fb. Mercii! Personne ne peut rater cette recette!
Alors c’est la première fois que je consulte ce site, je reconnais la recette excellente quoique moi je mets
moitié/moitié eau et lait.
Par contre mettre la pâte sur planche en bois et faire tomber les morceaux avec le dos d’un couteau
dans l’eau, vous appliquez la vraie méthode, super car on voie de tout!
Je consulterai votre site de temps à autre car très intéressant.
MES FELICITATIONS A FRANCESCA ET ET LEÏLA
Laurent KOENIG, Alsacien du Sundgau avec Maman d’origine italienne